Test de la page 99 : MAHEL

page 99

Retour du test de la page 99 initié avec celui du livre L’enfant du Soleil.

En cette rentrée littéraire qui s’accompagne, une fois encore, de plus de 600 parutions environ, comment sortir du lot ? Comment faire découvrir un livre ?
Le test de la page 99 me semble intéressant car il s’immisce directement au cœur d’un livre.
Si les premières et les dernières pages d’un livre s’avèrent essentielles pour accrocher et retenir l’attention du lecteur, qu’en est-il du cœur du livre ?

Voici donc la page 99 de mon premier roman MAHEL.

“Toutefois, je réussis à canaliser ma nervosité dans la finition de la statuette que j’avais ramenée de Paris. Je travaillais le bois minutieusement, accentuant des traits par-ci et polissant des surfaces par-là. Sans modèle, des lignes étaient tracées, surgies de mon inconscient. Elles reflétaient ensemble un visage à la fois masculin et féminin qui me parlait, qui me demandait une attention particulière.

Je ne dis pas que je suis un sculpteur hors-pair, loin de là, mais j’étais satisfait de mon travail. Soudain, je compris : le visage allongé, les paupières mi-closes, la bouche délicate et menue réveillaient des souvenirs.

Je n’avais pas recréer le visage d’Eva comme je le voulais mais s’était substitué à ce dernier, le visage de Mathieu Sinclair. Je n’en croyais pas mes yeux, comment était-ce possible ?

Avec du recul, j’avais confondu les lignes des deux visages pour en ressortir une image du passé. Cette tête me fixait constamment, inlassablement. Elle exprimait une émotion ardente et me parlait de mon monde intérieur.

Ainsi, ma nostalgie de Mathieu se réveilla plus forte que jamais et la vocation, au sens où Mathieu et moi en parlions, assis dans le cimetière, oui la vocation d’artiste, du poète visionnaire me percuta de plein fouet et traversa mon corps. J’avais libérer d’un étau toutes mes émotions concentrées en un objet.

Mathieu était le déclencheur de cette vocation, il était venu à ma rencontre pour cela.”