Les petits carnets : Collectionner les pierres

Des pierres à collectionner

La citation des petits carnets : “Il faut collectionner les pierres qu’on vous jette, c’est le début d’un piédestal.” (H. Berlioz)

J’ai retenu cette phrase d’Hector Berlioz parce qu’elle correspond à certains moments que je traverse parfois.
Je m’explique : je ne suis certes pas connu – tout du moins pas encore diront les plus optimistes – mais déjà je reçois quelques pierres métaphoriques, des petites attaques bien corrosives, des mots glissés çà et là pour me critiquer (je ne vois pas l’intérêt mais bon !) ou critiquer mes livres.
Là, ça devient intéressant car au moins, je touche les gens, je les surprends, les choque, les énerve, les séduis mais ne les indiffère pas.
Et puis, il y a ceux qui ont toujours la langue bien pendue, cette langue de serpent qui ressasse encore et encore, qui cherche et fouine le moindre petit détail, la moindre brèche pour se faufiler et faire éclater ce que vous êtes, ce que vous inventez.
Toujours planqués derrière un écran, apparemment hors d’atteinte.

Je disais donc que cela me rappelait certains moments de crise que je traverse et que pas mal d’artistes, je pense, vivent également. Ces moments où vous commencez à vous construire, à édifier votre univers et à tous ces gens – pessimistes, négatifs, envieux, jaloux, allez savoir ! –  qui me disent que cela ne marchera pas, ces mêmes gens qui vous tournent le dos ou s’arrêtent de vous parler et même de vous côtoyer. Certes, je ne demande pas l’aumône, je ne demande pas que tous me soutiennent et me le crient haut et fort mais il y a un “mais”.

J’ai appris, il y a quelques années, en Vendée le diction suivant : “L’oubli n’est pas le pardon”.
Eh bien, voilà, tout est dit.
J’ai une excellente mémoire et si jamais je parvenais à me hisser comme je le souhaite, si jamais je venais enfin à concrétiser mes rêves, je saurai très bien vers qui me tourner et me souvenir de ceux qui n’ont pas toujours tendu cette main.
Je ne suis pas un saint non plus mais je ne pense pas avoir tourné le dos à quelqu’un qui entre autre se lançait dans une entreprise artistique.
C’est un milieu si difficile, si étrange, si égoïste que… bref………..

Alors oui, ces petites phrases, ces pierres que l’on me jette, maintenant ou dans l’avenir, je les garde dans un recoin de ma tête, cela me forge, cela me nourrit. #rockystateofmind