Bicyclette mentale : liberté et innocence
La bicyclette mentale, ou l’art de se torturer le ciboulot.
« Libère ton esprit ! » qu’il disait Morpheus au jeune NEOphyte avant de sauter du toit d’un immeuble à un autre. Est-ce qu’il a raison ? Est-ce que l’homme éprouve le besoin de sortir de sa condition ?
Souvenez-vous de cette époque presque délicieuse de l’enfance, une époque innocente où on se sentait libre.
Souvenez-vous de cette fameuse cour de récréation où s’entremêlaient les mondes les plus divers, du jeu de cyclistes alimentés par une bille que l’on pousse maladroitement du doigt (toujours le même doigt !) jusqu’au circuit de petites voitures dans la poussière alors que maman a bien dit « fais attention à ton pantalon et ne va pas traîner partout ! », du cache-cache et autre balle au prisonnier jusqu’à cette marelle qui conditionne déjà toute notre existence !
Dans cet espace unique, votre esprit, vos goûts s’accéléraient, se dispersaient… un monde se construisait aussi vite qu’un autre s’ébranlait sous les coups de pied d’un camarade un peu balourd.
Et puis, on grandit, avec tout ce que cela entraîne. Entretien des rapports humains, politesse poussée à l’extrême, parfois.
Faire plaisir, aux parents, aux copains, aux professeurs, dire merci aux inconnus, se tenir droit à table, mettre sa main devant sa bouche quand on baille, respecter les institutions parce que « c’est comme ça et pas autrement », applaudir quand il faut, jouer au singe savant, apprendre à séduire, à mentir, à dissimuler.
Et maintenant, jouez-vous encore ? Avez-vous gardé cette âme d’innocence, simple, prêt à s’émerveiller du plus petit détail ?
Etes-vous toujours concerné par les autres, par ce qu’ils disent ? Avez-vous peur de l’amende qui peut tomber sur votre tête ?