Se forcer à écrire ?

Se forcer à écrire ?

Alors que mes doigts fourmillent à nouveau, alors que mon cerveau se remet en mode ébullition, une nouvelle question survient : doit-on se forcer à écrire ?
Voilà une question qui me revient de temps à autre quand je fais des salons des interventions en milieu scolaire.

Pour ma part, la réponse est non.
J’admire – et je ne sais pas comment font certains – ceux qui parviennent à “pondre” littéralement des livres tous les 6 mois. J’avoue que je m’interroge parfois sur la teneur de leurs écrits… mais s’ils parviennent à écrire de la qualité, alors tant mieux.

Pour ma part, donc, c’est impossible.
Je ne sais pas d’où cela vient : peut-être j’accorde trop d’importance aux mots, peut-être suis-je toujours à la recherche de la phrase parfaite, de l’expression la plus juste ? Peut-être que je n’ai pas les bonnes idées, tout simplement ?

Toujours est-il que je crois que l’écriture est un savant bazar où la psychologie, l’intimité et l’expérience de chacun participent au rythme de l’écriture, au processus créatif.
Mais, voilà, parfois, vous avez beau avoir toutes les idées du monde, la vie du monde extérieur vous rattrape et vient alors l’ogre dévoreur pour tout créatif : le temps, enfin le manque de temps.

J’ai tendance à imaginer que lorsque ce n’est pas le temps d’écrire, ce n’est tout simplement le temps.
La vie vous envoie certains signes comme quoi vous devez faire autre chose, vivre d’autres expériences, aller voir ailleurs, goûter, rêver, sentir, aimer, rire et pleurer.
Il faut aussi savoir passer par une certaine introspection, par une longue et profonde descente en soi.
Enfin, voilà comment j’imagine les choses, pour moi.

Mais même quand je n’écris pas un roman oui de poésie, j’écris quand même, malgré tout. Mon job en tant que rédacteur web m’oblige à écrire, d’une façon différente certes mais j’écris, je cherche la locution juste, le bon mot. Toujours.
Je crois qu’il ne faut pas s’arrêter d’écrire, d’une manière ou d’une autre. Il faut alimenter l’écriture d’une façon différente, voilà tout. Et il n’y aura jamais besoin de se forcer.

Pour ma part, c’est comme cela que ça fonctionne pour l’instant.
Ça semble fonctionner car, après un sacré moment d’absence créative, les choses reviennent.